" La résidence principale est la première des garanties pour la retraite "

" La résidence principale est la première des garanties pour la retraite "
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Jean-Pierre Decourcelle, directeur technique du Groupe Prévoir

" La résidence principale est la première des garanties pour la retraite "
Crédit photo © Reuters

Alors que le gouvernement s'est engagé à réformer les retraites avant la fin de l'année, les interrogations peuvent être nombreuses, notamment pour les petits revenus. Directeur technique du Groupe Prévoir, Jean-Pierre Decourcelle fait le point sur les solutions envisageables pour les ménages modestes.

A l'heure où l'on parle d'une possible désindexation des pensions, quelles solutions ont les plus petits revenus pour se préparer une retraite convenable ?

La retraite doit déjà être l'occasion de se libérer d'une contrainte. Il est important pour les plus petits revenus de pouvoir limiter leurs dépenses en n'ayant plus de loyer ou de remboursements d'emprunts à régler, une fois à la retraite. L'acquisition de la résidence principale est donc la première mesure à mettre en oeuvre. Elle est la première des garanties en vue de la retraite.

Au vu des prix, il peut toutefois être difficile d'acheter notamment à Paris...

C'est exact. Mais ceux qui n'ont pas la capacité d'acheter à l'heure actuelle peuvent penser à différer leur projet. Dans l'intervalle, en marge de la location de la résidence principale, la solution peut passer par l'achat d'une petite surface comme un studio, qui sera revendu ultérieurement pour financer l'achat de la résidence principale. Cela nécessite néanmoins d'avoir un peu de marge par rapport à son loyer.

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La constitution de revenus complémentaires est-elle par ailleurs une option ouverte aux revenus modestes ?

En général, les produits qui permettent de se constituer des revenus complémentaires en vue de la retraite sont plutôt réservés aux ménages aisés, en particulier parce qu'ils bénéficient d'avantages fiscaux qui profitent aux hautes tranches d'imposition. C'est le cas du Perp. Ceci étant, les budgets plus limités ont aussi des solutions. Certes, les taux sont actuellement bas. Mais c'est surtout la durée de la phase d'épargne qui va conditionner le montant du complément de retraite. Il est donc important de commencer à épargner jeune. On sent d'ailleurs que les moins de 40 ans sont de plus en plus sensibilisés à cette question.

Concrètement quelle est la meilleure piste ?

L'assurance-vie est particulièrement adaptée aux budgets modestes. Contrairement au Perp, elle n'offre aucune défiscalisation lors des versements. Mais cela n'a qu'une importance relative pour les ménages peu ou pas imposés. En revanche, en choisissant une sortie en rente viagère, la rente ne sera à terme imposable que sur 40% de son montant. Cela peut être intéressant pour des couples qui risquent d'être imposés à la retraite, suite au départ de leurs enfants.

Avec 80 à 120 euros épargnés par mois, on peut obtenir à terme un capital appréciable pour la retraite.

Les faibles rendements de l'assurance-vie ne constituent-ils pas néanmoins un obstacle ?

Même si les rendements ont baissé, ils restent aujourd'hui supérieurs à l'inflation. Le capital ne se dévalorise donc pas. Par ailleurs, certains peuvent aller chercher un peu plus de rendement. Ceux qui sont déjà proches de la retraite ont tout intérêt à sécuriser leur épargne via des fonds en euros. En revanche, si on commence à épargner tôt, on peut viser des contrats multi-supports un peu plus dynamiques.

Le recours à un livret A ou un LDD ne serait-il pas plus simple ?

Outre leurs plafonds qui peuvent se révéler un peu juste pour certains, les livrets sont à mon sens trop simples à gérer. On peut être tenté d'y piocher occasionnellement de l'argent. L'assurance-vie a l'avantage de contraindre l'épargnant à un peu plus de discipline, avec toujours la possibilité de déblocage en cas de coup dur. En tout cas, il est important de s'astreindre à une épargne régulière en vue de la retraite plutôt que d'attendre une occasion particulière pour mettre de l'argent de côté.

Vous semblez laisser à l'écart l'immobilier locatif. N'offre-t-il pas une solution supplémentaire pour la retraite ?

Il est intéressant pour les gros portefeuilles. En revanche, dans le cas de ménages modestes ne pouvant a priori avoir qu'un bien en location, cela me semble plus compliqué. Tout le risque porte alors sur un seul actif avec de surcroît des contraintes que l'on n'a pas forcément envie de gérer une fois à la retraite, tels les loyers impayés, les éventuelles dégradation ou les rotations rapides de locataires. Ce n'est pas une solution de tranquillité sauf à passer par un intermédiaire. Mais le revenu s'en trouve alors amputé.

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