Un sondage montre que les Français sont relativement inquiets à ce sujet. Il est vrai que même si la désindexation des pensions ne fait pas partie de la réforme, l’inflation pourrait peser...
Lorsque l’on a plus de 50 ans, que redoute-t-on le plus concernant sa retraite ? Un sondage mené par Allianz à l’échelle européenne montre clairement qu’il s’agit de l’inflation. Dans la plupart des pays européens (y compris en France), elle est citée comme le principal risque financier pesant sur la retraite. Beaucoup craignent ainsi de perdre en niveau de vie. Les Français en profitent d’ailleurs pour indiquer qu’ils ne sont que 46% à être satisfaits de leur plan de retraite.
A première vue, ces craintes paraissent injustifiées. La désindexation des pensions n’est en effet pas au programme de la réforme des retraites. Autrement dit, les pensions continueront à augmenter au rythme de l’inflation. Pourtant, en regardant le problème de plus près, l’inflation risque bien de jouer un rôle... et ce de plusieurs façons.
Décalage des revalorisations
Désormais, les pensions de base seront recalculées le 1er octobre et non plus le 1er avril. Ce décalage aura bien évidemment un impact dès 2014. Prenons l’exemple d’un retraité percevant actuellement 1.200 euros par mois du régime de base. Si l’objectif d’inflation est de 1,5% en 2014, sa pension devra augmenter de 18 euros. Toutefois, la hausse n’interviendra qu’en octobre (pas en avril). Il perdra donc 18 euros pendant six mois par rapport au système actuel, soit 108 euros. Plus généralement, en 2014, la perte annuelle équivaudra en pourcentage à la moitié de l’inflation.
Régimes complémentaires
L’impact de l’inflation risque ici d’être important car suite à l’accord trouvé au printemps sur les régimes Agirc et Arrco, les retraites complémentaires seront en 2014 et 2015 revalorisées au niveau de l’inflation moins 1 point. Dès lors, si l’inflation est de 1,5%, la revalorisation ne dépassera pas 0,5%.
Placements
Bien souvent, les pensions ne constituent pas le seul revenu à la retraite. Les placements sont notamment en mesure d’apporter un complément. L’inflation joue alors un rôle important puisqu’elle est susceptible de faire lourdement chuter le rendement net. Imaginons un retraité ayant une assurance-vie à même de lui rapporter 3% cette année. Avec un objectif d’inflation (hors tabac) de 1,2%, il peut espérer un rendement de 1,8% net. Si en 2014, l’inflation augmente plus vite que le taux de son assurance-vie, son rendement net reculera.
