Retraite : faut-il racheter des trimestres ?

Retraite : faut-il racheter des trimestres ?

La société de conseil Novelvy vient de faire le point sur le sujet. Il en ressort que le rachat peut être profitable tant qu’il est pris en compte par les régimes complémentaires. D'où l'importance des négociations en cours sur l'Agirc et l'Arrco

Retraite : faut-il racheter des trimestres ?
Crédit photo © Reuters

Avec l’allongement de la durée de cotisation, le rachat de trimestres en vue de la retraite redevient d’actualité. Mais est-il toujours intéressant ? La société de conseil Novelvy vient de faire le point sur le sujet au travers d’une fiche pratique. Et force est de constater qu’au vu des différentes solutions en place une étude détaillée est nécessaire, d’autant que le trimestre racheté peut coûter de 783 euros à 5.279 euros.

Cas des libéraux

Les professions libérales (hors avocats) peuvent avoir du mal à atteindre un taux plein du fait d’une éventuelle exonération de cotisations retraite au moment de l’installation. Ceci étant un mécanisme instauré en 2010 leur permet de racheter les années exonérées antérieures à 2004. Avec un coût compris entre 783 euros et 1.672 euros en 2015, l’option peut être intéressante si elle permet d’atteindre un taux plein et donc d’effacer les minorations dans certains régimes complémentaires. Attention toutefois, la fenêtre n’est ouverte que jusqu’au 31 décembre 2015.

Le rachat Madelin

Le dispositif s’adresse aux commerçants, artisans, dirigeants ayant cotisé au RSI et qui ont des années incomplètes. L’option est peu coûteuse (1.500 euros environ par trimestre en 2015). Parmi les contraintes, les bénéficiaires doivent en revanche racheter tous les trimestres manquants et ne peuvent agir que pendant les 6 ans qui suivent la connaissance définitive des revenus de l’année incomplète.

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Le versement pour la retraite

Il s’agit du système le plus connu. Accessible à tous les assurés, il permet de racheter jusqu’à 12 trimestres, selon deux options. Pour une personne de 50 ans assurée au régime général et disposant de revenus supérieurs au plafond de la sécurité sociale (38.040 euros cette année), il faut compter 3.563 euros par trimestre pour l’option I et 5.279 euros en option II. Pour les professions libérales (hors avocat), le coût est plus limité (2.204 euros en option I à 50 ans). Pour un avocat, il faut compter 3.360 euros.

Si le tarif est globalement élevé, ce dispositif a l’avantage d’être reconnu par les caisses de retraites complémentaires. Pour les assurés nés avant 1956, le système peut donc s’avérer avantageux car le maintien de la règle est garanti jusqu’en 2018 (accord AGFF).

Exemple d'une personne née en 1962

Dans sa note, Novelvy prend l’exemple d’un actif né en 1962. S’il rachète 6 trimestres en option I, il dépensera 21.378 euros mais augmentera sa retraite annuelle de 3.508 euros (avec une prise en compte par la complémentaire). Il lui faudra donc 6 ans pour amortir l’investissement. En option II, l’horizon de rentabilité est un peu plus long (8 ans).

Bien entendu, ces projections ne valent qu’avec un maintien des règles actuelles. Novelvy ajoute en effet que sans prise en compte des rachats par les caisses complémentaires, le retour sur investissement grimperait à 20 ans.

Les négociations en cours sur l'Agirc et l'Arrco auront donc une importance capitale en la matière puisqu'elles statueront aussi sur l'avenir de l'accord AGFF et sur d'éventuelles décotes en cas de départ entre 62 ans et 64 ans. Bref, si vous êtes nés après 1956, mieux vaut attendre quelques semaines avant de prendre une décision.

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