Quand le monde du rugby fait appel à l’épargne des particuliers

Quand le monde du rugby fait appel à l’épargne des particuliers

En France, les acteurs du rugby visent avant tout le soutien désintéressé des supporters. Outre-Manche, la logique est plus financière. Explications...

Quand le monde du rugby fait appel à l’épargne des particuliers

Le rugby s’intéresse à l’épargne des Français. La semaine dernière, le club professionnel de la ville de Pau a lancé une opération de crowdfunding avec l’objectif de lever 700.000 euros, via 14.000 actions à 50 euros. La Section paloise veut ainsi renforcer ses moyens à l’occasion de sa montée la saison prochaine en Top 14 (l’élite du rugby hexagonal).

Ce type d’appel aux partenaires, mais aussi aux bas de laine des particuliers, n’est pas une première dans ce sport. Il y a un peu plus d’un an, la Fédération française de rugby (FFR) avait également mis en route une opération. Il s’agissait alors d’une émission obligataire pour un total de 5 millions d’euros, afin de financer des travaux dans le centre de la FFR à Marcoussis.

Peu d’intérêt sur le plan financier

Bien que différents par leur nature et leur ampleur, ces deux appels à l’épargne ont en tout cas un point commun : leur intérêt très limité sur le strict plan financier.

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La FFR proposait en effet d’emprunter sur 50 ans à taux 0. En échange de cette concession, elle accordait aux investisseurs un droit d’accès prioritaire sur l’achat de billets pour les matchs du XV de France.

De son côté, la Section paloise offre certes de devenir actionnaire du club. Néanmoins, elle rappelle qu’il n’est pas prévu de verser de dividende et que la liquidité des titres ne sera pas garantie.

Le supporter plutôt que l’investisseur

Ces deux exemples prouvent bel et bien que pour l’heure, le monde du rugby français laisse l’argument financier de côté et fait plutôt appel à la passion du supporter en vue de soutenir un club ou l’équipe nationale.

Après une communication peut-être maladroite, la FFR avait d’ailleurs tenu à rectifier le tir l’an dernier. Contacté par L’Argent & Vous, son directeur financier avait parlé de produits commerciaux plutôt que de placements financiers.

Du côté de la Section paloise, l’argument marketing tend aussi à prendre le pas sur le rendement financier dans la page d’accueil du mini-site dédié à la souscription. Le club propose en effet aux souscripteurs de donner leur nom à une parcelle du stade.

Cela suffira-t-il à convaincre ? Difficile à dire. Mais rappelons que l’exemple de la FFR a été un échec. La fédération n’a levé que 350.000 euros sur les 5 millions espérés et n’est toujours pas revenue tester l’appétit des investisseurs (alors qu’elle l’envisageait initialement).

L’exemple britannique

Outre-Manche, certains clubs sont quant à eux déjà passés au stade supérieur. Le club londonien des Wasps vient de placer auprès d’institutionnels et de particuliers des obligations à 7 ans.

Même si l’image du club a aussi été mise en avant, c’est bien un véritable produit financier qui a été proposé aux investisseurs. Les obligations portent un coupon de 6,5% et sont garanties par les actifs du club, en particulier son stade. De surcroît, les titres seront cotés à Londres à partir de la mi-mai afin d’assurer leur liquidité.

Ces conditions ont su séduire les investisseurs. Les Wasps prévoyaient de lever entre 25 et 35 millions de livres. Grâce à une forte demande, ils ont pu aller tout en haut de cette fourchette.

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