Placements : l’optimisation fiscale ne doit pas être une fin en soi

Placements : l’optimisation fiscale ne doit pas être une fin en soi

Ne regarder que le gain fiscal est une erreur. L’optimisation doit avant tout conduire à maximiser son revenu disponible. Conseils…

Placements : l’optimisation fiscale ne doit pas être une fin en soi
Crédit photo © Reuters

Optimisation fiscale. Ce terme est souvent porteur d’espoir pour les investisseurs et les épargnants. Mais il est aussi à l’origine de nombreuses erreurs d’interprétation. Quel conseiller en gestion de patrimoine n’a pas déjà entendu un client lui dire « je veux payer moins d’impôts » ? Mais payer moins d’impôts doit-il être l’objectif principal ?

Passer à un travail mi-temps permet par exemple de réduire ses impôts… mais avec à la clé moins de revenus. Est-ce vraiment le but recherché ? En fait, une stratégie d’optimisation efficace ne doit pas viser à abaisser l’impôt mais à maximiser le revenu après impôt. On devrait d’ailleurs parler d’optimisation patrimoniale plutôt que d’optimisation fiscale.

Une équation à deux variables

Sur le principe, l’équation est simple. Le revenu disponible étant la différence entre le revenu brut et l’impôt, l’optimisation fiscale peut emprunter deux chemins : réduire son impôt tout en maintenant son revenu brut ou augmenter son revenu brut sans accroître son impôt.

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C’est en suivant l’une de ces deux voies que l’optimisation porte réellement ses fruits.

Réduire ses impôts

Si la stratégie choisie consiste à maintenir ses revenus tout en abaissant ses impôts, des solutions existent. En matière de retraite, c’est le cas du Perp. Plutôt que d’investir dans un livret ou un contrat d’assurance-vie, un épargnant peut alimenter un Perp. Ses revenus bruts resteront les mêmes mais les sommes affectées au Perp seront déductibles des revenus. L’impôt sera abaissé et le revenu disponible augmenté.

Le même raisonnement peut être tenu dans l’immobilier. Les dispositifs d’aide (comme le Pinel) permettent d’obtenir des allègements d’impôt. Pour un investisseur, cette piste peut se révéler plus intéressante qu’un investissement équivalent non défiscalisé.

Accroître ses revenus

L’épargnant peut également chercher à accroître ses revenus sans payer plus d’impôt. Au lieu de laisser dormir de l’argent sur un compte courant, il est par exemple possible de le placer sur un livret défiscalisé.

L’immobilier offre aussi des opportunités. Lorsque l’opération est bien calibrée, le statut de loueur en meublés non professionnel (LMNP) permet en effet d’encaisser des loyers sans aucune fiscalité supplémentaire.

Avoir une vision globale

Bien entendu, il est également important de ne pas s’en tenir uniquement à cette équation financière.

Il faut savoir que les carottes fiscales viennent généralement récompenser une prise de risque. Les Sofica (soutien à la production cinématographique) offrent de belles réductions d’impôt. Mais les investisseurs subissent souvent des moins-values à la sortie. Mieux vaut donc apprécier la rentabilité globale du projet (et pas seulement la fiscalité) car un placement rentable et fiscalisé vaut toujours mieux qu’un placement défiscalisé mais poussif ou très risqué.

Enfin, il est important de voir la fiscalité comme une simple composante de la stratégie patrimoniale globale, en intégrant notamment les contraintes de l’épargnant, son horizon d’investissement, ses objectifs (retraite, transmission…) et sa sensibilité au risque.

Comme le résume un conseiller en gestion de patrimoine, « la fiscalité est la cerise sur le gâteau, mais elle ne fait pas le gâteau ».

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