De janvier à avril, les livrets fiscalisés ont collecté 6,8 milliards d’euros et le PEL 4,3 milliards d’euros. Loin de ses scores passés, le Livret A n’a quant à lui capté que 2,5 milliards d’euros
Les banques tiennent leur revanche sur le Livret A. Depuis le début de l’année leurs produits d’épargne maison font en effet preuve d’un dynamisme qui tranche nettement avec les scores modestes du livret réglementé.
Deux fois plus de collecte pour les livrets bancaires
En 4 mois (janvier-avril), les livrets bancaires ont attiré 6,8 milliards d’euros d’épargne selon la Banque de France, soit deux fois plus qu’en 2013 à la même époque. Avec 2,5 milliards d’euros au compteur, le Livret A est loin derrière... même si on ajoute la collecte de 1,4 milliard d’euros du LDD.
Difficile donc de ne pas voir un mouvement de bascule, sachant que l’an passé à fin avril, Livret A et LDD avaient déjà capté plus de 20 milliards d’euros d’épargne. Pour les experts, deux raisons peuvent être mises en avant.
Le Livret A perd de sa compétitivité
Après « l’effet relèvement de plafonds », une partie des livrets réglementés atteint d’ores et déjà les limites autorisées obligeant les détenteurs à se tourner vers les seuls autres produits aussi souples disponibles sur le marché.
Par ailleurs, le Livret A paie probablement le prix de sa faible rémunération (1,25%), d’autant que son taux pourrait encore baisser cet été. Certes les livrets bancaires ne font actuellement pas de miracles. Toutefois, grâce aux promotions en cours, il est possible d’obtenir sur 12 mois entre 1,5% et 3,1% bruts, d’après notre analyse récente de 9 livrets du marché.
En se limitant aux 7 livrets offrant de 2% à 3,1% à 12 mois, un épargnant imposé à 14% peut par exemple espérer obtenir entre 1,4% et 2,18% nets selon le livret choisi... soit plus qu’avec un Livret A pourtant exonéré d’impôt et de prélèvements.
Le parcours étonnant du PEL
Il est enfin intéressant de souligner que pour obtenir un peu plus, nombre d’épargnants sont même prêts à bloquer leurs fonds. La bonne collecte de l’assurance-vie (8,2 milliards d’euros) en atteste. Les chiffres spectaculaires du PEL prouvent également que certains sont disposés à mobiliser leur épargne pendant deux ans au minimum en échange d’un taux de 2,5% bruts, soit 2,11% nets de prélèvements.
Le PEL réalise d’ailleurs son meilleur début d’année depuis 1999. En quatre mois, il a mobilisé 4,3 milliards d’euros d’épargne, 5 fois plus qu’au premier quadrimestre de 2013.