Emprunt FFR : un bon moyen de voir fondre son capital !

Emprunt FFR : un bon moyen de voir fondre son capital !

La Fédération française de rugby propose de lui prêter à 50 ans sans intérêt... en échange d’un simple accès prioritaire aux matchs du XV de France

Emprunt FFR : un bon moyen de voir fondre son capital !

La victoire sur le fil du XV de France face à l’Angleterre en ouverture du Tournoi 2014 a de quoi réjouir les supporters... mais aussi la FFR. En termes d’image, ce succès tombe en effet à point nommé pour la fédération, qui vient de lancer un emprunt obligataire de près de 5 millions d’euros en vue de financer des travaux dans son centre de Marcoussis.

Pourtant, les investisseurs devront garder la tête froide avant de souscrire. L’opération, inspirée des debentures britanniques, consiste en effet pour la FFR à lever des fonds sur 50 ans sans intérêt. Concrètement, il est demandé aux investisseurs de souscrire des titres de 10.000 euros chacun qui seront remboursés à leur valeur nominale en 2064 (sauf remboursement anticipé) et ne produiront dans l’intervalle aucun intérêt.

Seul avantage accordé, les souscripteurs pourront pendant 15 ans bénéficier d’un accès prioritaire aux matchs du XV de France... en payant toutefois leurs billets au prix facial, c’est-à-dire sans décote.

Un capital qui ne sera pas protégé de l'inflation

Ce simple droit de préemption sur les billets apparaît en tout cas coûteux. A l’heure où beaucoup d’épargnants se plaignent du faible rendement du Livret A, ce dernier a au moins le mérite de protéger en théorie de l’inflation. Ce qui ne sera pas le cas de l’emprunt FFR.

A lire aussi...Comptage

En supposant une inflation moyenne de 1% sur les 50 ans à venir, l’investisseur récupérera en effet 10.000 euros en 2064, dont le pouvoir d’achat sera alors équivalant à celui de 6.080 euros d’aujourd’hui. Soit une dévalorisation réelle du capital de 40%. Avec 2% d’inflation annuelle, la perte réelle pourra même grimper à 62%.

Pour accompagner l’opération, mieux vaut donc avoir une âme de bienfaiteur qu’une âme d’investisseur. C’est d’ailleurs du côté des entreprises que devrait a priori se situer le principal réservoir de souscripteurs pour les 499 titres émis.

©2014-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Epargne

Chargement en cours...

Toute l'actualité