Contrat euro-croissance : attention aux particularités de cette nouvelle assurance-vie !

Contrat euro-croissance : attention aux particularités de cette nouvelle assurance-vie !

Le mécanisme de garantie au bout de 8 ans sera notamment très complexe à gérer car il s’appliquera versement par versement. Explications...

Contrat euro-croissance : attention aux particularités de cette nouvelle assurance-vie !
Crédit photo © Reuters

Sécurité et performance ! Telles sont les deux notions que les nouveaux contrats d’assurance-vie baptisés « euro-croissance » promettent d’associer. Leur mode de fonctionnement est simple. Investis en partie sur des actifs risqués (actions), ils sont destinés à offrir plus de rendement que les fonds en euros tout maintenant une garantie sur le capital, au bout de 8 ans.

Sur le papier, le programme est alléchant. Toutefois, avant de s’orienter vers ces nouveaux supports, il est important de bien avoir en tête les particularités de ces contrats.

Une garantie versement par versement

Contrairement aux contrats en euros, les euro-croissance n’offrent pas de garantie permanente mais une garantie à l’échéance, au bout de 8 ans. Ils s’adressent donc en priorité aux clients qui ont suffisamment d’aisance financière pour se permettre de bloquer leurs fonds pendant 8 ans.

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Si cette caractéristique a été largement mise en avant, il faut aussi rappeler que la garantie doit s’appliquer versement par versement. Autrement dit, « pour un épargnant souhaitant effectuer des versements programmés sur un fonds euros croissance, chaque versement mensuel déclenchera une échéance de garantie de son capital à 8 ans », précise Cyrille Chartier-Kastler fondateur de Good value for money. Le mécanisme sera donc particulièrement complexe à gérer pour l’assureur, mais aussi pour l’épargnant.

Des frais de transfert de 0,32%

Autre particularité des euro-croissance, ils permettent de transférer des fonds depuis un autre contrat tout en conservant son antériorité fiscale. Concrètement, cela signifie qu’un épargnant ayant un contrat d’assurance-vie depuis 8 ans peut passer en euro-croissance et bénéficier dès le départ du cadre fiscal le plus avantageux en cas de retrait.

Ceci étant, en cas de transfert, l’assureur doit régler une taxe correspondant à 0,32% des montants en jeu. Or, on peut s’attendre à ce qu’elle soit répercutée sur le client. Rien n’interdit en effet à l’assureur de prélever au client des frais de transfert équivalents. Mais pour Cyrille Chartier-Kastler, cela risque plutôt de se faire dans la durée au travers des frais de gestion annuels.

Compte tenu de la gestion plus difficile des contrats, l’expert s’attend d’ailleurs à ce que les frais fluctuent entre 1% et 1,5% par an contre 0,6% à 1% pour des contrats en euros.

Un partage de richesse à préciser

L’introduction d’une composante action dans ces contrats soulève enfin des questions sur le partage des richesses après 8 ans de contrat. « A qui appartiendra une plus-value latente non réalisée sur une ligne d’actions ? A qui sera-t-elle affectée ? », s’interroge Cyrille Chartier-Kastler. Ces points restent pour l’heure à préciser.

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