Assurance-vie : créer son propre contrat euro-croissance, c'est possible !

Assurance-vie : créer son propre contrat euro-croissance, c'est possible !

Panacher ses investissements au sein d’un contrat multisupport permet d’aboutir au même résultat qu’avec un « euro-croissance ». Détail de la stratégie à mettre en œuvre...

Assurance-vie : créer son propre contrat euro-croissance, c'est possible !
Crédit photo © Reuters

Bien qu'officiellement sur les rails depuis l'an passé, le contrat « euro-croissance » tarde à faire son apparition sur le marché de l’assurance-vie. Rares sont effet les assureurs ayant déjà présenté leurs offres.

Pour mémoire, ce nouveau contrat vise à offrir plus de rendement que les contrats en euros (via un investissement partiel dans des actifs risqués). En retour, l’assuré ne bénéficie plus d’une garantie permanente sur son capital mais seulement après une période fixée par contrat (8 ans au minimum).

Faut-il adhérer à ce nouveau cadre ? Les avis divergent. En tout cas, peu d’épargnants le savent, mais il est également possible de créer son propre contrat « euro-croissance ». C’est d’ailleurs la piste que suggérait Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de GoodValue forMoney.eu, au printemps dernier dans un avis d’expert publié par L’Argent & Vous.

Principe

Le schéma est en effet assez simple. Pour concurrencer un contrat euro-croissance, il suffit de passer par un contrat d’assurance-vie multisupport puis de panacher ses investissements entre fonds en euros (investis dans des actifs sûrs) et unités de comptes (investies dans des actifs plus risqués).

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Quelle poche sécurisée retenir ?

Imaginons qu’un épargnant souhaite investir 10.000 euros et sécuriser son capital à un horizon de 8 ans (comme avec un « euro-croissance »).

S’il pense que les fonds en euros serviront 2% en moyenne sur les années à venir, il lui suffit de placer 8.535 euros sur des fonds en euros. Au bout de 8 ans, il sera alors certain de récupérer ses 10.000 euros. Le reste de son capital (1.465 euros) peut ainsi être consacré à des produits plus risqués.

Comme le montre notre tableau ci-dessous, si l’épargnant estime pouvoir obtenir 2,5% via des fonds en euros (performance moyenne de 2014), il peut même se contenter d’investir 8.207 euros sur des fonds sans risque.

Notons que même en cas de revers imprévu sur ses fonds en euros, l’épargnant bénéficiera toujours d’une garantie à hauteur du montant investi sur ces produits.

Quelle ventilation du capital pour créer son "euro-croissance"?
L'Argent & Vous
Hypothèses de rendement des fonds en euros
2%2,25%2,5%2,75%3%
Part de fonds en euros pour sécuriser le capital après 8 ans85,35%83,69%82,07%80,49%78,94%
Part disponible pour un placement en UC14,65%16,31%17,93%19,51%21,06%

Comment placer le capital libéré ?

En ne plaçant qu’une partie de son capital sur des fonds en euros, l’épargnant dispose donc d’une poche résiduelle qu’il peut engager sur des supports plus risqués (sans pour autant mettre en péril son capital de départ). Il s’agit donc ici de miser sur les unités de comptes (UC),  investies notamment en actions.

Par souci d’équilibre, les professionnels recommandent si possible de sélectionner 3 à 5 UC. A titre de comparaison, d’après la FFSA, les principales UC du marché ont dégagé un rendement annuel moyen de 6,1% sur la période 2009-2013 (deux fois plus que les fonds en euros).

Quel espoir de gain ?

Supposons qu’un épargnant place 82% de son capital sur des fonds en euros (avec une perspective de rendement de 2,5%) et le solde de 18% sur des UC, avec un horizon d’investissement de 8 ans.

Si ses UC servent un rendement moyen de 6% par an, l’épargnant verra son contrat d’assurance-vie s’apprécier de 3,2% chaque année selon nos calculs, au lieu de 2,5% avec un simple contrat en euros. Soit un surplus annuel moyen de 0,7%.

S’il parvient à sélectionner des UC servant 10%, il atteindra même un rendement annuel moyen de 4,15% (soit 1,65% de plus qu’avec des fonds en euros).

En cas de scénario noir (0% de rendement pour la poche en UC sur 8 ans), l’épargnant obtiendra encore 2,08% de rendement annuel global sur son portefeuille. La performance sera alors inférieure à celle des fonds en euros. Mais rappelons que si l’ « euro-croissance » assure de récupérer son capital à terme, il ne garantit pas pour autant de faire mieux que des fonds en euros (notamment en cas de revers sur les marchés).

Performance d'un multisupport placé à 82% sur des fonds en euros
Avec des fonds en euros à 2,5%, L'Argent & Vous
Hypothèses de rendement annuel des 18% en UC
4%5%6%7%8%9%10%
Performance annuelle moyenne du contrat2,78%2,98%3,19%3,41%3,65%3,89%4,15%
Surplus par rapport aux fonds en euros à 2,5%+0,28%+0,48%+0,69%+0,91%+1,15%+1,39%+1,65%

Précautions à prendre

En s’occupant lui-même de son contrat, l’épargnant peut obtenir des performances similaires à celle attendues avec un euro-croissance et bénéficie naturellement d'une plus grande souplesse pour faire ses propres arbitrages. En revanche, du fait de l’investissement en UC et des fluctuations que peuvent connaître ces supports dans le temps, une telle stratégie ne peut être envisagée que si l’on a la capacité d’investir à moyen terme. Ceci afin de lisser la performance dans le temps.

La sélection d’UC performantes et présentant un risque maîtrisé est par ailleurs essentielle. Il existe des notations pour guider l’épargnant. Mais ceux qui ne se sentent pas suffisamment armés pour mettre en place leur propre « euro-croissance » peuvent aussi se tourner vers un conseiller à même de les aider.

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