Les calculs mis en avant par la Drees montrent que les hommes des générations 1970 et 1980 seront un peu plus affectés que les femmes par les réformes successives adoptées depuis 1993
Les Français vont partir de plus en plus tard à la retraite. Tel est le constat d’une étude de la Drees parue ce lundi. Cela tient en partie à des effets de génération, avec notamment une entrée dans la vie active plus tardive. Ainsi, sans les réformes des 20 dernières années, l’âge moyen de départ pour les hommes passerait par exemple de 60,7 ans pour la génération 1950 à 61,9 ans pour la génération 1980.
Mais c’est surtout l’accumulation de réformes depuis 1993 qui va repousser dans le temps le passage de la vie active à la retraite. 1993, 2003, 2010, 2014... Les modifications apportées au système de retraites vont peser lourd pour les assurés, principalement pour les plus jeunes.
Génération 1960
Pour un assuré de la génération 1960, les réformes vont avoir pour conséquences de repousser l’âge de départ de 25,6 mois, dont 18 mois imputables à la seule réforme de 2010. Le report est ici un peu plus important pour les femmes (26,8 mois) que pour les hommes (24,4 mois), les femmes étant notamment pénalisées par le relèvement de l’âge d’annulation de la décote (2010).
Génération 1970
L’effet devient un peu plus sensible ici avec un âge de départ repoussé de 31,6 mois du fait des réformes. Affectés par la hausse de la durée d’assurance, les hommes de cette génération partiront en moyenne 32,5 mois plus tard, contre +30,7 mois pour les femmes.
Génération 1980
Bien entendu du fait de l’allongement progressif des durées de cotisation prévu dans la dernière réforme, la génération 1980 va payer un tribut encore plus lourd. Le décalage sera en moyenne de 33,5 mois dont 35,3 mois du côté des hommes et 31,7 mois du côté des femmes.
Des durées variables selon les niveaux de revenus
La Drees note enfin que les résultats diffèrent nettement selon les niveaux de salaires, surtout pour les plus jeunes. Dans la génération 1980 par exemple, l’âge de départ sera repoussé de 29 mois dans le premier quartile de revenu et de près de 43 mois pour les 25% d’assurés ayant les plus hauts salaires.
