Investissement forestier : les prix à l’hectare progressent... pour les petites surfaces

Investissement forestier : les prix à l’hectare progressent... pour les petites surfaces

A 3.940 euros en moyenne en 2014, les prix sont restés au même niveau qu’en 2011. Cependant, l’amplitude est très large et les petits lots tirent encore leur épingle du jeu

Investissement forestier : les prix à l’hectare progressent... pour les petites surfaces

L’investissement forestier reste-t-il intéressant ? La question peut se poser au vu des prix à l’hectare qui stagnent depuis 4 ans. En 2014, selon le dernier bilan de la Société forestière et de la Fédération nationale des Safer, le prix moyen d’une forêt non bâtie a été de 3.940 euros par hectare. Soit le même niveau qu’en 2013 et qu’en 2011.

Pour les auteurs du rapport, on peut notamment y voir la conséquence de la faible dynamique de la filière bois en France.

Ceci étant, le prix moyen des transactions n’offre qu’un regard partiel sur le sujet. Le marché forestier est en effet complexe et loin d’être uniforme. En témoignent les amplitudes de prix constatées : de 650 euros à 11.500 euros l’hectare selon les transactions.

Une bonne dynamique pour les parcelles de moins de 10 hectares

Dans le détail, on remarque par exemple que si les forêts de plus de 25 hectares demeurent au-dessus du lot (4.320 euros par hectare en moyenne), leur prix a tout de même reculé de 4% depuis 2 ans.

A lire aussi...Comptage

A l’inverse, les petites surfaces (de 1 à 10 hectares) restent sur une dynamique intéressante. Depuis 2 ans, leur prix moyen a progressé de 8%. Tant et si bien qu’à 3.550 euros l’hectare, ces petits lots sont désormais aussi chers que ceux de 10 à 25 hectares (dont les prix ont stagné).

Le rapport attribue ce succès à la recherche de bois de chauffage, plus de la moitié des acquéreurs résidant à proximité du bien.

De la même façon, les différences géographiques sont évidentes. L’an passé, les prix ont baissé dans l’Ouest mais sont remontés dans le Massif central.

Un rendement à intégrer au calcul

Le prix des transactions n’est par ailleurs pas le seul paramètre à intégrer dans les calculs. Un bien forestier peut certes laisser espérer une plus-value à la sortie. Mais, à l’image d’un bien immobilier bâti, une forêt est aussi en mesure d’offrir un rendement annuel. Qu’il le conserve pour son usage personnel ou qu’il le vende, le propriétaire peut mettre à profit le bois coupé, selon le rythme de croissance des arbres.

Dans un entretien accordé en 2013 à L’Argent & Vous, Jean-Philippe Roux, un agent immobilier spécialisé dans les forêts, avait donné quelques repères. Sur du chêne, le rendement est de 1,5% à 3%. Mais avec des pins Douglas, il peut grimper à 8%... avec en plus des exonérations fiscales.

Une fiscalité favorable

C’est en effet l’un des grands avantages de l’investissement forestier. Son cadre fiscal est particulièrement avantageux. Le produit des coupes est exonéré d’impôt et donne ainsi un rendement net.

L’investissement offre aussi une exonération d’ISF à hauteur de 75% du montant engagé (avec une limite de 50.000 euros). Enfin, la transmission est également facilitée par un abattement spécifique.

Un placement plaisir

Avec de surcroît des prix moyens en euros constants qui restent inférieurs de 40% à leur niveau du début des années 1980, les forêts semblent donc encore offrir des perspectives.

Cela requiert toutefois de se documenter et de bien étudier tous les paramètres (localisation, essence plantée, cubage estimé, rythme de croissance...).

Pour certains, un autre critère doit aussi être pris en compte. La forêt est un actif tangible. Bref, un placement plaisir qui va au-delà du simple produit financier.

©2015-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Epargne

Chargement en cours...

Toute l'actualité