Epargne : le paradoxe français

Epargne : le paradoxe français
  • 2

Ils sont les plus nombreux en Europe à disposer d’une épargne. En revanche, ils arrivent en queue de peloton en matière d’investissements.

Epargne : le paradoxe français
Crédit photo © Reuters

Les Français sont des champions de l’épargne. Le constat n’est pas nouveau. Mais une étude de BlackRock permet d’en prendre la mesure. La société a enquêté sur les comportements d’épargne de plus de 31.000 personnes (dont 1.000 Français) au sein de 20 pays.

Les résultats sont sans appel. Avec 87% d’individus détenant une épargne, la France arrive en tête sur le Vieux continent. Mais l’étude révèle aussi une autre facette du caractère des Français : leur difficulté à prendre des risques et à avoir une optique de long terme.

Peu de prise de risque

Les Français ont beau être nombreux à épargner, rares sont ceux qui ont placé une part de leurs économies sur des produits d’investissement. Ils ne sont que 33% dans ce cas, ce qui place le pays en avant dernière position sur le continent.

A lire aussi...Comptage

Même si les dernières statistiques montrent que l’assurance-vie en UC reprend des couleurs, les dépôts à court terme et les placements sans risque demeurent privilégiés. Chez les personnes interrogées en France par BlackRock, l’allocation type comprend 55% de liquidités (notamment des livrets) et 19% d’assurance-vie en euros.

Les autres supports captent donc à peine plus de 25% des encours, dont 8% pour l’immobilier et 4% pour les actions.

Les liquidités vues comme une sécurité

Les épargnants ont pourtant conscience qu’ils devraient se montrer plus offensifs. Dans l’ensemble, ils indiquent qu’ils ne devraient détenir que 31% de liquidités.

Pourquoi un tel paradoxe entre leur objectif théorique et la réalité de leur épargne ? BlackRock met en avant le manque de culture de l’investissement (seuls 28% des Français pensent que l’investissement est fait pour eux) ainsi que le sentiment de sécurité que procurent les liquidités (face à leur inquiétude pour l'avenir). Les liquidités sont associées à la prudence (65% des cas) et à la responsabilité (58%), alors que l’investissement est surtout vu de manière négative, c'est-à-dire comme un projet ambitieux (35%), voire comme une source d’inquiétudes (24%). D’ailleurs, la principale crainte citée vis-à-vis de l’investissement est la perte d’une partie du capital (69%).

Un problème pour la retraite

En fait, un chiffre résume bien cette étude. 24% Français seraient tout de même prêts à investir davantage… mais à condition d’avoir suffisamment de liquidités pour se sentir en sécurité.

L’aversion pour le risque reste donc bien une caractéristique majeure des épargnants français. Mais dans une période de taux au plancher, BlackRock rappelle que cette prudence complique grandement la préparation de la retraite, surtout pour ceux qui craignent d’avoir une pension trop faible.

©2016-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Epargne

Chargement en cours...

Toute l'actualité