L’indicateur de France Bois Forêt fait ressortir un prix moyen de 54,95 euro par m3. Mais certaines essences ont vu leurs prix augmenter de plus de 10% l’an passé
En matière d’investissement forestier, le prix d’achat à l’hectare et le rendement de la parcelle sont des éléments déterminants. Mais pour apprécier la rentabilité financière du placement, il est également essentiel de connaître les prix de vente du bois sur pied. L’observatoire économique que vient de publier France Bois Forêt apporte sur ce point des indications intéressantes.
Premier constat, les volumes mis en vente en 2014 ont augmenté de 27% par rapport à 2013. Mais dans le même temps, la demande a suivi. D’où une hausse globale des prix. En moyenne, l’indicateur de France Bois Forêt (composé d’un panier représentatif de 13 essences) a progressé de 3,4% l’an passé, atteignant un niveau de 54,95 euros par m3.
Bien évidemment, il ne s’agit que d’une moyenne masquant de fortes disparités selon l’essence et le cubage.
Chêne
Par rapport à 2013, le prix du chêne a enflé de 10,5%, allant de 90 euros le m3 pour des bois de 1 m3 à 150 euros pour les gros bois (2,5 m3). France Bois Forêt indique que le prix d’équilibre a été de 116,90 euros le m3 pour un arbre moyen de 1,7 m3.
Douglas
Le Douglas a continué sur sa lancée de 2013 avec une progression de 10% l’an dernier. A 57,70 euros le m3 pour un arbre-type de 1,2 m3, il se rapproche des 60 euros atteints en 2007 avant la crise.
Pin maritime
Grâce à des stocks en baisse, les prix des pins maritimes ont connu une hausse de 13% en 2014. En moyenne, un arbre de 1,25 m3 s’est négocié à 36,80 euros le m3.
Epicéa-sapin
Contexte difficile pour les résineux avec le recul des mises en chantier. Ils ont subi une baisse de leurs prix de 13% en moyenne en 2014. A 47 euros le m3 pour un cubage de 1,10 m3, l’indice reste malgré tout au-dessus de ses niveaux de 2012.
Peuplier
Les peupliers ont également connu une année 2014 difficile avec un recul des prix de 10% (34,30 euros le m3). France Bois Forêt entrevoit toutefois des tensions sur la demande d’ici 2020 du fait de la baisse des reboisements (6.400 hectares de récolte annuelle pour 4.500 hectares replantés) et d’une utilisation croissante dans les emballages alimentaires.
+2% par depuis 10 ans
France Bois Forêt note enfin qu’avec les progressions des deux dernières années, les prix ont effacé une partie des pertes subies après la crise de 2008. Certes, l’indicateur global demeure en dessous des plus de 60 euros atteints en 2007. Ceci étant, le prix des bois sur pied affiche une hausse annuelle moyenne de 2% depuis la fin 2004 (soit +22% sur 10 ans).
A titre de comparaison, l’inflation annuelle moyenne a été de 1,5% sur la même période selon nos calculs. Le principal bémol concerne les acquéreurs récents. Selon le dernier bilan de la Fédération nationale des Safer, les prix d’achat à l’hectare ont augmenté de plus de 44% en dix ans, soit deux fois plus vite que les prix de vente du bois sur pied.
Autrement dit, à coupes équivalentes, l’investissement forestier apparaît moins rentable aujourd’hui qu’il y a 10 ans.
