Assurance-vie : le régulateur inquiet du niveau des taux

Assurance-vie : le régulateur inquiet du niveau des taux

Lors de la présentation du rapport annuel de l’ACPR, Christian Noyer a évoqué les risques que les taux bas font peser sur le secteur de l’assurance

Assurance-vie : le régulateur inquiet du niveau des taux
Crédit photo © Reuters

L’autorité de supervision de l’assurance s’inquiète pour les assureurs-vie. Lors de la conférence de présentation du rapport annuel de l’ACPR, son président Christian Noyer a en effet souligné les risques que les taux bas font peser sur les compagnies.

Ces craintes ne sont d’ailleurs pas nouvelles. Il y a quelques mois, Christian Noyer avait déjà appelé les assureurs à la prudence concernant les revalorisations des contrats d’assurance-vie servies au titre de 2014.

Certes, les assureurs disposent encore de réserves pour soutenir les rendements. Mais du fait de la persistance des taux bas, celles-ci pourraient vite se tarir.

Une mécanique implacable

Le problème est simple à appréhender. Afin de garantir les capitaux placés sur les contrats en euros, les assureurs doivent placer les fonds recueillis dans des actifs « sûrs », principalement des obligations souveraines.

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Actuellement, une partie des portefeuilles est encore constituée de titres acquis quelques années en arrière, lorsque les taux étaient plus généreux. Ce qui permet d’offrir des performances acceptables, sans trop piocher dans les réserves.

Mais le renouvellement progressif des positions a obligé depuis plusieurs mois les assureurs à acheter des obligations avec des taux au plancher. Autrement dit, les titres acquis récemment (ou actuellement) risquent de peser sur les rendements futurs.

La forte collecte accroît la pression

Le phénomène est d’ailleurs amplifié par l’engouement actuel des épargnants pour l’assurance-vie. Car plus ils recueillent de fonds, plus les assureurs ont d’argent à placer. Quant à une remontée rapide des taux, elle pourrait aussi être dommageable dans la mesure où elle contraindrait les assureurs à des ventes massives pour couvrir les retraits des épargnants.

Comme l’a souligné Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site GoodValueforMoney, dans un avis d’expert publié récemment, les assureurs pourraient prochainement entrer dans une zone de turbulences préjudiciable à leur bonne santé financière et aux rendements servis aux épargnants. Ils devront donc piloter finement leurs réserves.

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