Assurance-vie : faut-il s’alarmer de la situation des fonds en euros ?

Assurance-vie : faut-il s’alarmer de la situation des fonds en euros ?

Si la baisse des rendements est inéluctable, Good Value for Money estime toutefois que le vrai risque ne se situe qu’à un horizon de 5 ans. Ce qui laisse le temps de prendre ses dispositions

Assurance-vie : faut-il s’alarmer de la situation des fonds en euros ?
Crédit photo © Reuters

Depuis plusieurs mois, l’assurance-vie en euros fait l’objet de toutes les attentions. Face à la baisse des taux, les épargnants sont invités à s’éloigner de cette forme d’épargne. Et les dispositions prévues dans le projet de loi Sapin 2 ne sont pas pour rassurer.

Il est en effet prévu que les autorités de contrôle puissent bloquer temporairement les rachats en cas de choc sur les taux, afin d’éviter la faillite d’un acteur, voire du système.

Au vu de ces éléments, les épargnants ont de quoi se montrer inquiets. Mais la situation est-elle aussi grave qu’on le dit ? Sur ce point les avis sont partagés. Certains observateurs jugent que les taux bas remettent en cause le modèle même de l’assurance-vie en euros. Ils craignent tout particulièrement les conséquences qu’aurait une remontée rapide des taux sur le secteur.

Un choc à court terme peu probable ?

Dans une note publiée vendredi, Good Value for Money (GVfM) se veut toutefois un peu moins alarmiste. Le spécialiste de l’assurance-vie juge en effet peu probable une brutale hausse des taux (il parie plutôt sur des taux bas durant une longue période).

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Par ailleurs, GVfM rappelle que les assureurs ont encore un peu de marge. Il estime par exemple qu’en 2015 les actifs généraux des assureurs ont dégagé en moyenne un rendement financier brut de 3,61% (avant tout prélèvement de frais). La baisse des rendements se fait en effet de manière progressive au-fur-et-à-mesure de l’arrivée à échéance des actifs anciens.

Le vrai risque à un horizon de 5 à 8 ans

Certes, la situation ne va pas aller en s’arrangeant. Les rendements des portefeuilles devraient reculer de 0,30% à 0,40% par an, les anciens actifs étant peu à peu remplacés par des nouveaux moins rémunérateurs. Toutefois, les assureurs disposent aussi de réserves (2,4% sur la participation aux bénéfices et 2,1% sur les plus-values latentes).

Bref, pour GVfM, il n’y a pas encore lieu de paniquer. Compte tenu du rythme de baisse des rendements et des réserves des assureurs, le risque de fortes tensions sur l’assurance-vie en euros se situe plutôt à un horizon de 5 à 8 ans d’après la note d’analyse.

Que faire ?

Estimant que les épargnants ont un peu de temps devant eux, GVfM les invitent donc à diversifier leurs placements sans se précipiter et en fonction de leurs perspectives de placement : 10% à 15% d’unités de comptes pour un horizon de 3 à 5 ans, 20% à 30% d’UC sur 8 à 10 ans, 30% à 35% d’UC sur 10 à 12 ans et jusqu’à 50% d’UC pour un placement à 20 ans.

De nouvelles normes

Si GVfM juge que la situation n’est pas encore catastrophique, son analyse n’oublie toutefois pas de rappeler que l’environnement actuel est à même de faire évoluer certains principes jusqu’ici considérés comme acquis. C’est le cas par exemple avec la garantie sur capital à 100%. Certains assureurs ont en effet commencé à basculer d’une garantie nette à de frais à une garantie brute de frais. Ce qui n’est plus tout à fait la même chose pour les épargnants.

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