Le gouverneur de la Banque de France appelle une nouvelle fois les assureurs à la modération. De quoi accréditer l’idée d’une baisse des performances vers les 2%... voire moins
Il faut « répercuter progressivement la baisse des taux d’intérêt sur la rémunération de l’épargne sans risque ». S’exprimant lors des rencontres parlementaires de l’épargne, le gouverneur de la Banque de France, a une nouvelle fois pointé l’excès de rendement offert par les supports sans risque.
La baisse récente du taux du PEL est une illustration évidente de cette volonté. Mais François Villeroy de Galhau a également cité le cas de l’assurance-vie en euros. Selon lui, il faut là aussi poursuivre la baisse des rendements « au-delà des baisses annoncées cette année ».
Moins de 1,5% pour certains fonds ?
Alors que la moyenne du marché est passée de 2,5% en 2014 à 2,3% en 2015, il faut donc s’attendre à un nouveau recul en 2016. Certains experts ont déjà fixé la barre des 2% comme objectif moyen pour cette année. Ce nouvel appel du pied aux assureurs ne peut que renforcer cette hypothèse. En fonction de l’évolution de la conjoncture en cours d’année, ces pressions pourraient même conduire le marché à casser le seuil symbolique de 2%.
Rappelons de surcroît que ce pronostic n’est qu’une moyenne. Les fonds en euros de plusieurs contrats d’entrée de gamme ont déjà franchi à la baisse la barre des 2% en 2015. Certains rendements n’ont pas dépassé 1,8%. En cas de repli supplémentaire de 0,3 point en 2016, les fonds les moins performants pourraient donc servir moins de 1,5%.
L’impact de l’inflation
En 2015, la baisse des performances n’a pas eu de conséquences trop graves du fait d’une inflation nulle. En moyenne, le marché a même réalisé sa meilleure année depuis 2009, inflation déduite.
En revanche, les épargnants s’exposent à une déception bien plus grande en 2016 car le gouvernement espère 1% d’inflation. Si tel est le cas, le marché de l’assurance-vie en euros pourrait servir moins de 0,7% net de prélèvements sociaux et d’inflation.
De Nouveaux supports ?
François Villeroy de Galhau a appelé à agir pour promouvoir (y compris sur le plan fiscal) de nouveaux produits d’épargne mêlant sécurité relative et performance. Compte tenu des spécificités des épargnants français, il faut selon lui leur proposer des supports « moins liquides, assortis ou non d’une protection en capital sur le long terme et pouvant bénéficier du meilleur rendement des actions sur la durée ». Reste à savoir ce que le gouverneur de la Banque de France a précisément en tête, car cette définition est celle des contrats euro-croissance, lancés en 2014 et qui peinent encore à trouver leur public.
