« La Fiac, des galeries et un marché de l’art à deux vitesses »

« La Fiac, des galeries et un marché de l’art à deux vitesses »

Arnaud Dubois, responsable placements art moderne et contemporain à l'Institut du Patrimoine

« La Fiac, des galeries et un marché de l’art à deux vitesses »
Crédit photo © Institut du Patrimoine

C'est un rendez-vous incontournable du marché de l’art. La FIAC qui fête sa 41ème édition continue encore et toujours de progresser pour faire face à une concurrence croissante des foires étrangères comme Frize à Londres ou Art Basel à Bâle.

Changement notable par rapport aux années précédentes, le nombre d‘exposants augmente considérablement passant de 129 galeries en 2013 à 191 en 2014.

Cette croissance est permise par la création d’un nouvel évènement, (OFF)ICIELLE, qui accueillera 68 galeries à la Cité de la Mode et du Design œuvrant dans le champ de l’art contemporain et de la création émergente.

Depuis quelques années les galeries de la FIAC n’occupent que l’espace du Grand Palais faisant beaucoup de laissés-pour-compte. Des galeristes talentueux et collaborant avec des artistes reconnus méritaient pourtant une reconnaissance de la FIAC que Jennifer Flay, sa directrice artistique n’avait d’autre choix que de refuser.

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Ces deux espaces distincts marquent davantage le cloisonnement d’un marché de l’art à deux vitesses. Celui des petites structures -  galeries et artistes émergents - et celui des mastodontes du marché de l’art qui font et défont les côtes à travers une organisation industrielle de l’art et de son marché.

C’est ainsi que de très jeunes artistes comme Oscar Murillo, Alex Israël, David Ostrowski ou Lucian Smith voient leurs œuvres précipitamment quitter leurs ateliers pour rejoindre les prestigieuses cymaises des sociétés de vente aux enchères comme Phillip’s, Christie’s ou Sotheby’s et réaliser des prix irraisonnés dépassant parfois le million de dollar…souvent bien plus que des artistes dont la qualité et la légitimité ont maintes fois été confirmées par le jugement de l’histoire.

La technique est connue. D'abord, le galeriste organise la demande avant de procéder à la raréfaction des œuvres sur le marché suscitant la frustration des collectionneurs. Il ne reste plus qu’à créer des marqueurs de prix. Ce sont les résultats de vente aux enchères. En rachetant les œuvres que le galeriste à lui-même mit en vente, celui-ci valorise potentiellement son propre stock. Nulle difficulté ensuite pour justifier un prix élevé auprès des collectionneurs émerveillés par la montée frénétiques des prix d'oeuvres qu’ils auraient dû acheter bien plus tôt…

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Arnaud Dubois

Le parcours d'Arnaud Dubois

Directeur associé, IP ART

Après plusieurs années passées au sein de prestigieuses galeries d’art contemporain et sociétés de ventes aux enchères internationales, Arnaud Dubois est aujourd'hui directeur associé de l'IP ART. Conseiller en gestion de patrimoines artistiques, il répond aux différents besoins des particuliers et professionnels qui souhaitent se constituer un patrimoine artistique en vue d'une diversification patrimoniale

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