Les taxes foncières ont augmenté quatre fois plus vite que l’inflation depuis 2011

Les taxes foncières ont augmenté quatre fois plus vite que l’inflation depuis 2011
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D’après l’UNPI, la hausse moyenne a été de 14% entre 2011 et 2016. La fédération de propriétaires entrevoit toutefois des signes d’amélioration en 2017.

Les taxes foncières ont augmenté quatre fois plus vite que l’inflation depuis 2011
Crédit photo © Boursier.com

« Si cette dérive continue, les propriétaires occupants seront asphyxiés et les propriétaires bailleurs ne tireront plus aucune rentabilité de leurs locations ». L’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) vient de taper du poing sur la table, jugeant même l’avenir de la propriété « en péril ». La raison ? La hausse continue de la taxe foncière.

D’après la 11ème édition de l’observatoire qu’elle réalise chaque année à l’échelon national, la fédération de propriétaire estime en effet que les taxes foncières ont augmenté en moyenne de 14% entre 2011 et 2016.

A titre de comparaison, l’inflation cumulée a tout juste dépassé les 3% sur la même période. Quant aux loyers, ils n’ont progressé que de 3,76%. De quoi inquiéter les propriétaires sur l’évolution de la rentabilité locative.

La conjonction de deux phénomènes

La hausse des taxes foncières a deux origines. D’un côté, les départements et les communes ont eu tendance à augmenter les taux appliqués. Selon nos calculs établis à partir des données de l’UNPI, les taux moyens sont passés de 35,5% à 38% en 5 ans.

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En parallèle, les bases d’imposition ont fait un bond en avant. Entre 2011 et 2016, elles ont progressé de 6,56%. L’UNPI ne manque d’ailleurs pas de rappeler que ce chiffre dépasse largement l’inflation (3,03%)… alors qu’en théorie les valeurs locatives étaient censées suivre l’inflation.

Cela tient à un détail technique. Ces dernières années, les valeurs locatives ont été réévaluées sur la base de l’inflation prévue pour l’année à venir. Or, l’inflation réellement constatée a posteriori a régulièrement été inférieure aux prévisions. Autrement dit, les valeurs locatives ont été beaucoup trop augmentées.

Des signes d’amélioration

L’UNPI entrevoit tout de même une éclaircie. Elle note que les collectivités ont fait preuve de modération en 2017 avec une hausse moyenne des taxes foncières de 0,97% après 3,78% en 2016.

Il faut dire que les parlementaires ont pris conscience du préjudice causé par les revalorisations excessives des bases locatives. Ainsi, à titre de compromis, ils ont décidé de ne relever « que » de 0,4% les valeurs locatives pour 2017, soit moins que l’inflation.

Il faut enfin rappeler qu’à l’avenir le système de revalorisation promet d’être plus cohérent. En effet, à partir de 2018, les valeurs locatives ne seront plus ajustées en fonction de l’inflation prévue. Elles seront réévaluées sur la base de l’inflation passée.

L’UNPI espère en tout cas que les changements à venir et les bons résultats relatifs de 2017 « signifient la fin du dérapage de la taxe foncière ».

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