Gestion : les investisseurs ne captent pas toutes les performances des fonds

Gestion : les investisseurs ne captent pas toutes les performances des fonds

Dans une étude, MorningStar révèle que les performances réelles des investisseurs sont loin d’égaler celles des fonds dans lesquelles ils investissent. En cause : un mauvais timing…

Gestion : les investisseurs ne captent pas toutes les performances des fonds
Crédit photo © Reuters

« Les performances passées ne préjugent pas des performances futures ». Les investisseurs font souvent face à cette alerte au moment d’investir dans un fonds. Mais à en croire MorningStar, on pourrait ajouter que « les performances affichées par les fonds ne correspondent pas non plus à ce que perçoivent vraiment les investisseurs ».

La société de recherche vient en effet de publier une étude centrée sur ce qu’elle nomme la « performance investisseur » et qui met en avant des écarts significatifs.

Des flux irréguliers

Cette performance investisseur ne se contente pas d’analyser les performances entre deux dates données. Elle tient également compte des flux mensuels (positifs ou négatifs) enregistrés par les fonds et par conséquent de l’évolution de leurs encours.

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Pour comprendre, prenons l’exemple d’un fonds ayant dégagé 10% de performance sur une année, avec une légère baisse au premier semestre et une remontée au second. Un investisseur ayant allégé ses positions au printemps aura bien été présent tout au long de l’année, mais il n’aura pas obtenu 10% de rendement sur ce fonds.

C’est ce principe de pondération qu’a retenu MorningStar, en fonction de l’évolution des actifs. Or, il apparaît que la performance investisseur est bien souvent inférieure à la performance moyenne des fonds.

Jusqu’à 1,4 point d’écart par an

Au Luxembourg, l’écart est par exemple de 0,74 point par an en moyenne sur les 5 dernières années (2,24% par an contre 2,98%). L’écart dépasse même un point à Singapour (1,4 point) et au Canada (1,09 point), mais se limite à 0,31 point aux Etats-Unis et à 0,08 point au Royaume-Uni.

Pour expliquer ces écarts, MorningStar met en avant le « timing » car la plupart du temps, les investisseurs vendent après une période de baisse et achètent après une période de hausse. Ils perdent donc une partie de la performance globale en fonction des dates d’entrées et de sorties.

De meilleurs résultats avec de faibles frais

La société d’analyse souligne d’ailleurs que les fonds qui bénéficient de versements réguliers (via des programmes d’investissement) servent globalement de meilleures performances aux investisseurs.

Enfin, l’étude pointe un autre élément intéressant. La performance investisseur diminue quand les frais augmentent. Autrement dit, les fonds à faibles frais attireraient les investisseurs les plus avisés.

Rien pour la France

Dans son étude MorningStar ne donne pas de chiffres pour la France. Ce travail nécessite d’avoir des données mensuelles de collecte, ce qui n’est pas le cas partout. Mais la société indique qu’elle fournira des analyses plus précises sur des zones ciblées au cours de l’année.

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