Finance solidaire : un succès en demi-teinte

Finance solidaire : un succès en demi-teinte

Ses encours ont encore progressé de 15,5% en 2016 à 9,76 milliards d’euros. Mais la finance solidaire ne représente que 0,2% du patrimoine financier des ménages… loin de l’objectif de 1% fixé par Finansol.

Finance solidaire : un succès en demi-teinte
Crédit photo © Reuters

C’est indéniable, les Français investissent de plus en plus dans la finance solidaire. En 2016, les encours ont encore progressé de 15,5% selon le baromètre Finansol/La Croix. Une progression de 1,3 milliard d’euros entièrement due à la collecte. Résultat, la barre des 10 milliards d’euros d’encours a pratiquement été atteinte, avec un compteur arrêté exactement à 9,76 milliards d’euros.

Le rôle central de l’épargne salariale

Portée par la LME de 2008, l’épargne salariale reste bel et bien le pivot de la finance solidaire. A elle seule, elle regroupe 6,2 milliards d’euros d’encours solidaires, soit près des deux tiers du total. Les placements bancaires solidaires suivent avec 3,06 milliards d’euros d’encours. Enfin, bien qu’en hausse de 13% sur l’année, l’épargne captée directement par les entreprises solidaires arrive loin derrière (502 millions d’euros d’encours).

Finansol se félicite aussi d’avoir recensé plus de 2 millions d’épargnants solidaires en 2016 (200.000 de plus qu’en 2015).

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Un poids encore marginal dans l’épargne globale

Le tableau mérite toutefois d’être nuancé. La finance solidaire ne représente en effet que 0,2% du patrimoine financier des ménages, estimé par la Banque de France à 4.765 milliards d’euros. Elle est donc encore très loin d’atteindre l’objectif fixé par Finansol (1% de l’épargne financière des ménages en 2025).

Certes, il reste du temps. Mais il faut noter que le rythme de progression a été très lent ces dernières années puisque la proportion était par exemple de 0,19% en 2015 et de 0,12% en 2012.

Des pistes de soutien

Pour arriver à ce cap de 1%, la finance solidaire va nécessairement devoir mettre un coup d’accélérateur. Et ce changement de dimension sera difficile sans un soutien accru des pouvoirs publics. Finansol en a conscience et rappelle qu’il est « important que les pouvoirs publics s’engagent aux côtés des acteurs du secteur en améliorant son cadre fiscal et juridique ».

L’association a de surcroît des suggestions bien précises. Elle demande la publication des décrets d’application afin que puisse être déployé le LDD solidaire porté par la loi Sapin II. Par ailleurs, elle souhaiterait que le nouveau gouvernement soutienne l’émergence de contrats d’assurance-vie solidaire chez tous les assureurs.

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