Crowdfunding immobilier : des pertes dans le dossier Terlat

Crowdfunding immobilier : des pertes dans le dossier Terlat

Suite à l’échec du redressement du groupe, certains de ses projets ne seront pas remboursés et le doute subsiste sur les autres. De quoi rappeler que le segment n’est pas sans risque

Crowdfunding immobilier : des pertes dans le dossier Terlat
Crédit photo © Fédération Française du Bâtiment

Terlat. Ce nom risque bien de laisser un mauvais souvenir aux particuliers adeptes du financement participatif. Placé en redressement judiciaire en début d’année, le groupe n’a pas réussi à redresser la barre. Bref, les deux seules voies envisageables sont désormais une reprise éventuelle (examinée cet été) ou la liquidation.

Les particuliers qui ont financé les projets du groupe à hauteur de 2,8 millions d’euros pourraient donc bien ne pas revoir leur argent. Il convient toutefois de regarder le dossier plus en détail.

2 projets chez Wiseed

En 2015, deux projets ont été financés par Wiseed : Les jardins de Clarisse pour 465.000 euros (190 personnes) et Le Passage pour 516.500 euros (125 personnes). Ces financements ont été levés directement par la maison-mère, concernée par la procédure judiciaire.

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Ainsi, pour Les jardins de Clarisse, Wiseed l’a confirmé sur son site, « l’opération ne pourra pas rembourser les investisseurs », d’où « la perte totale du capital investi ». Concernant Le Passage, les livraisons se poursuivent avec une marge positive. Dès lors, les investisseurs pourraient être remboursés du solde en cas de livraisons effectués avant la liquidation ou la reprise du groupe, d’après le message de la plateforme.

4 dossiers chez Anaxago

Du côté des 4 projets financés par Anaxago (pour 1,75 million d’euros), la situation est différente. Comme indiqué lors de l’annonce du redressement, les opérations ont été faites par des SCCV, c’est-à-dire des sociétés dédiées à chaque projet. Or, ces dernières ne sont pas concernées par la procédure judiciaire et conservent de surcroît la propriété des actifs immobiliers.

Malgré les retards accumulés, rien n’est donc encore perdu. Ceci étant, les déboires de la maison-mère (partie prenante dans les projets) jettent bel et bien le doute sur la suite des événements. Contacté par les Echos, Anaxago a d’ailleurs expliqué qu’il faudra attendre les offres de reprise pour savoir si ces projets en font partie et peuvent continuer. Là aussi, des pertes en capital peuvent donc être redoutées.

Pas de rendement élevé sans risque

Cette affaire a en tout cas le mérite de rappeler aux investisseurs que les rendements miraculeux n’existent pas. Dans une période où les taux sans risque se situent en dessous de 1%, des promesses de rendement d’environ 10% imposent bien entendu une prise de risque (celui du défaut de la contrepartie).

L’AMF a pris l’habitude d’informer les particuliers, notamment en matière d’actifs alternatifs. Mais il n’est pas inutile de rappeler que ce raisonnement vaut pour tous les types d’investissements, y compris le crowdfunding. Notons d’ailleurs qu’en matière de placement, l’écart entre le rendement proposé et le taux sans risque est appelé « prime de risque ». Ce surplus de performance offert a donc clairement pour but de rémunérer le niveau de risque pris par l’investisseur.

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