Fabrice Abraham, Directeur Général de Guy Hoquet l’Immobilier
En proposant un audit gratuit à tous les propriétaires occupants en situation de précarité énergétique, avec une prise en charge des travaux des propriétaires les plus en situation de précarité, le programme de rénovation énergétique d’Emmanuel Macron visant à rénover la moitié des logements concernés dès 2022 figure comme une mesure phare du quinquennat.
Le professionnel du logement que je suis ne peut que soutenir et se réjouir d’une telle initiative, à laquelle sont sensibles tous les Français : en effet, une grande majorité d’entre-eux attend des mesures de ce type, et c’est aussi à nous, professionnels de l’immobilier, de les conseiller et de les accompagner dans ces questions lors de l’emménagement.
Accès au logement pour les jeunes
De même, l’annonce qui vise à faciliter l’accès au logement pour les jeunes avec la création au sein du parc social de logements dédiés, sans dépôt de garantie ni demande de caution, répond aux attentes du public concerné. Il en va de même pour le bail de mobilité professionnelle, qui permettra, dans les zones tendues, pour les jeunes actifs précaires, d’accéder au bail sans dépôt de garantie et sans caution. Au-delà de ces nouveautés, n’oublions pas qu’il existe déjà le dispositif Visale, porté par Action Logement, permettant aux locataires de moins de 30 ans et à ceux de plus de 30 ans nouvellement embauchés de bénéficier d’une garantie délivrée par Action Logement auprès des bailleurs privés durant les trois premières années du bail. Cette initiative doit être connue et déployées par les professionnels, et nous développons, dans notre réseau, des formations auprès d’eux dans le cadre d’un partenariat avec Action Logement.
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Aller plus loin pour l’acquisition
Pourquoi ne pas développer cette initiative en la déployant au marché de l’acquisition ? Aujourd’hui, 80% des embauches se font en CDD : Ces personnes n’ont pas accès à la propriété car elles n’ont pas accès au crédit. Il est temps que les banquiers se mettent à la page. Un dispositif de type Visale serait le bienvenu pour garantir le prêt des primo-accédants. Nous saluons le prolongement du PTZ, néanmoins, il pourrait être possible d’imaginer des initiatives allant plus loin.
Investisseurs
En ce qui concerne les investisseurs, nous avons besoin de stabilité fiscale. Il est très difficile pour nos clients comme pour les professionnels de comprendre tous les changements que nous avons connus. Et le marché lui-même s’accommode assez mal des à-coups partisans, idéologiques.
Nous savons que le nouvel impôt sur la fortune immobilière devrait remplacer l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) d’ici à la fin de l’année dans le cadre du projet de loi de finances, visant à privilégier les investissements en capital. Sans cependant pénaliser les propriétaires immobiliers. Dans tous les cas, le projet, tel que présenté par le Président alors candidat, en février dernier, n’alourdit pas la note des propriétaires fonciers, comme son nom pourrait le laisser entendre.
Renouer le dialogue
Enfin, il sera essentiel que le ministère de la Cohésion des territoires s’attèle à engager le dialogue avec les professionnels : cela n’a pas été fait sous le mandat de François Hollande. J’attends donc une écoute attentive des acteurs de terrain. La première mesure que je souhaite voir apparaître, c’est un réexamen objectif de la loi Alur de mars 2014 élaborée par un esprit trop partisan pour répondre à un vrai problème de logement en France.
Cette loi comprend de nombreux décrets dont certains ont été publiés juste avant l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, sans aucune concertation avec les professionnels. Tout n’est pas à jeter mais à réexaminer. Certains décrets doivent être abrogés comme l’encadrement des loyers. À l’inverse, d’autres doivent être renforcés comme ce qui touche à l’obligation de formation des professionnels.